Le Bestiaire

Philippe Kaeppelin était surtout connu dans le domaine de l’Art sacré. Plus confidentielle, mais tout aussi riche, son œuvre « profane » est cependant considérable. Le thème du bestiaire y est prépondérant. A travers ses sculptures, collages et aquarelles, où figurent d’étranges créatures (souvent des oiseaux), à la fois cocasses et grinçantes, effrayantes et drôles, Philippe Kaeppelin a su créer un monde à part, où se côtoient le rêve et l’ironie, la poésie et la caricature. Sujet de complicité profonde avec son ami et écrivain Alexandre Vialatte, ce bestiaire fantastique fait surgir des tréfonds de la création, les grands traits de l’âme humaine.
Kaeppelin réalisa plus de 50 sculptures (bronze et laiton) et 60 collages. De nombreuses expositions leur ont été consacrées, et plusieurs ouvrages d’art ont été édités.

 

Philippe Kaeppelin, à propos de ses collages:

GP atelier Vanves« […] je fabriquais moins gentiment des bêtes hybrides à notre ressemblance. Cela se faisait dans un étonnement constant. Car c’est un problème non résolu : chaque espèce possède quelque chose des autres, et il faut bien en arriver à la technique du collage pour définir celle du Créateur ; mille petits éléments répandus sur une table, et le jeu commence. On assemble au hasard car le hasard est de la partie, il en sort des créatures composées, assemblées – dont l’homme- tantôt belles, tantôt affreuses à voir, dévoreuses ou dévorées, immenses ou minuscules, de la plus folle variété, mais de la même famille. Darwin a éprouvé le besoin de mettre de l’ordre dans cette folie, une évolution convenable, logique sinon prévisible. Y a t-il là de quoi se rassurer ? Le collage est plus convaincant. Quoi qu’il en soit, la Création n’est pas forcément terminée, si on songe aux combinaisons qui n’ont pas été réalisées et dont le nombre donnerait le vertige. Quelle aubaine pour les artistes !… »

 

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